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Chroniques de la souffrance, haine et pizzas.
7 mars 2013

Je pense donc je souffre. Je souffre donc je suis chef.

Les diodes de mon souffrançomètre ont littéralement cramé en ce jeudi 7 mars. Il faut dire que la grisitude mercrediale m’avait déjà largement attaqué la couenne.  On frôlait le fameux « fil qui fait masse ». Ajoutons à cela l’information de la veille - comme quoi je me serais volontairement portée garante de l’appart’ de ma fille – et qui a eu le temps de faire son chemin.

Moi qui, après vingt et une années de bons et loyaux sévices, moi qui fêtais la quille depuis un an et demi, pourquoi fonçais-je à nouveau tête baissée vers le champ de possibles embrouilles ? vers la potentialité d’un conflit concongénital ? vers l’absolu de relations non consenties avec un propriétaire, immobilier qui plus est ? Pourquoi ?

Parce que et d’une, c’est au chef qu’il revient de toujours montrer la voie lactée, où brillent çà et là des myriades d’obstacles, de freins, de souffrances en bouquet qui ne demandent qu’à être cueillis, et que je cueille donc, et de deux, car ma propension cheftale à rouler à tomber ouvert est tout simplement exceptionnelle.

Un caractère d’exception qui n’est pas donné à tout le monde (exce : à part, seul, unique / ption : tu niques seul à part. Pas d’extension), comme les plus chefs de mes sous-chefs sachent. Les autres essaient de comprendre, mais c’est pas facile.

Alors qu’il n’est besoin de rien faire pour que les emmerdes nous pleuvent sur la gueule comme ça, dans l’arbitraire le plus indécent, moi, je vais te les chercher sciemment avec une rigueur qu’on ne retrouve plus guère que chez le terroriste aéroportuaire.

Avec le temps, au bout d’un certain nombre d’années d’expérience (dont la densité se calcule en divisant la surface murale totale par la vitesse de sédimentation d’un lattage de gueule standard), de litres de larmes et d’hectolitres de sang, on peut commencer à se prévaloir d’un certain tour de main, voire d’une habileté particulière pour ce qui touche à la cherchance et à la trouvance des emmerdes (et par voie de conséquence, à la souffritude). Les deux sont indissociables, et pour tout dire, l’une (trouver) est la conséquence de l’autre (chercher). Avec un travail et un engagement sérieux et total, le succès rencontré dans la phase de cherchance emmerditudinale, fait alors entrer l’être tout entier dans une dimension où celle-ci est à ce point intégrée, que la trouvance n’est plus qu’une question de secondes, 4, 3, 2,1, contact.

C’est ainsi que je découvre ce matin que les cotons à démaquiller que j’ai spontanément achetés (6 paquets en promo) alors que c’est pas ça que je voulais au départ, se désolidarisent dès que je m’en saisis d’un. Impossible d’attraper le moindre coton sans qu’il se délite complètement en laissant sur la peau des fibres qui ressemblent à des poils de chèvres mais en plus doux. Toutefois, ce n’est pas une raison. Dans ce cas, on parvient à un stade de trouvance extrêmement fin, très élaboré alors que nous sommes totalement éloignés de toute recherche.

C’est ainsi que je découvre hier, mercredi, que tout le congelé acquis à la force d’un chariot hostile, un LUNDI SOIR a été placé au réfrigérateur. Ô joie de la révélation ! D’une part, je trouvais hier soir la raison de tant d’eau dans le bac à légumes, mais je pouvais dans le même temps, vérifier la complexité d’un raccourci quasi organique, une seconde nature quoi, qui m’amenait directement à la case trouvance.

Je pourrais vous parler de la béquille de la moto qui se casse à 3 min d’un rencart important, de la manche soudainement prise dans la poignée de la porte, une tasse de thé et un dossier client à la main, de l’attaque fulgurante du chien tapi derrière l’absence de vitre, de la réplique imparable qui ne vous vient que lorsque l’ennemi est déjà loin, de ce fournisseur que j’ai appelé maman. On a alors à faire dans ce dernier cas à une  « hize » qu’on pourrait définir par « vieille gaffe qui vous hante encore ». Il s’agit d’un procédé de capitalisation de la douleur qui à ce stade, ne s’adresse qu’à des êtres extrêmement aguerris. Ces très rares individus sont considérés comme de véritables samouraïs dont la vie entière est vouée à la recherche d’un seppuku, ou hara-kiri, moral et sans cesse renouvelé.

Certains d’entre vous étant sachants, auront compris que seul un chef ne peut parvenir à ce stade de sophistication extrême de la trouvance spontanée, et que ce stade n’est atteint que dès lors que son existence n’est plus que l’essence même d’une souffritude instinctive.

A ce niveau, on peut effectivement parler de processus de sublimation.

Votre chef.

 

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Commentaires
N
tant de haine me va droit au schmurlf. Merci.
K
Du mensonge, toujours du mensonge. Terrible.
A
je te hais, tu sais. Comme un fou, comme un soldat, comme un sous chef que je ne suis pas
A
le coup du fournisseur appelé maman a réussi a me faire rigoler pour la première fois en ce jour maudit de souffration exponentielles
M
Désolé Natouche, tu as raison cette fois. Je n'avais pas assez médité ton message. Que je souffre...
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