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Chroniques de la souffrance, haine et pizzas.
13 mars 2013

A quoi sert de vivre libre quand on vit sans souffrir ?

Cette nuit, j'étais dans un état de souffrance peu avancé, un peu comme un sous chef, vous voyez ? (un peu comme Kini, si vous voyez pas) car je dormais.

Et ce sommeil lourd et profond ne devait rien à nulle pharmacopée.

J'étais inquiète bien sûr. Quoi ? Nulle souffration ? Du bonheur sans raison ?

C'était mal connaître la royale propension de mon inconscient tortueux à enculer les mouches , même-et surtout- quand il dort. Soudain , il opéra un magistral tri parmi les milliards de souffrances accumulées, réléguant aux oubliettes du tout-à-l'égo celles, somme toutes banales, somme toute lambda, (somme toutes kiniques, si vous voyyez pas) : comme ce déménagement qui n'en finit pas; ma télé que je croyais qu'elle marchait pas et en fait j'avais pas allumé la télécommande; cette fatigue et cet abattement dès le petit matin qui me font penser, en bonne hypocondriaque, que je suis atteinte d'un ulcère de la tumeur du cerveau; et aussi ces accès de rage qui me prennent parfois,  devant tout ce que je ne suis pas; ces brusques montées de chagrin et personne n'y peut rien. De toutes façons, je n'en parle à personne parce que j'en ai marre que les gens se sentent obligés de répéter les derniers mots de mes phrases pour me montrer qu'ils suivent bien, ou- pire- qu'ils me donnent leurs précieux avis avec ce petit air supérieur qui sache mieux que moi, genre Christian Bobin ou jacques Salomé "Ecoute toi" "Ne t'écoute pas " "Agis" "Ne ne te sens pas obligée d'agir" "Fais du sport" "Bois un calva" . Oui, j'en peux plus de ce monde pourri où les gens ne savent pas juste se taire tu vois et écouter , la tête un peu penchée. Enfin si, ils existent mais ils font payer 70 euros la nano seconde lacanienne. Voilà.

or donc , mon inconscient tria. Et tira au sort. Et décida de me réveiller à 4 h du matin avec des yeux de hibou fou, complètement paniquée. Ha le réveil précoce et angoissé de la dépression essentielle. Que celui qui n'a jamais connu ce réveil là ne me parle même pas de souffrir...

Et donc , je pensai que j'avais fait une grosse connerie de repeindre ma commode trois tiroirs en Jeanne Mas.

..Mais , peut être, peut être , je me suis dit en me relevant brusquement, tâtonnant fébrilement dans le noir à la recherche d'un crayon , d'un bloc note, de mes lunettes , de quelqu'un qui m'aimerait,  vite, peut-être je pourrai RETIRER les tiroirs de la dite commode, PEINDRE l'intérieur en violet anthracite ou en orange de Ceylan, et TRANSFORMER la commode sus-mentionnée en BUREAU ?

A petits traits aiguisés, j'ai tracé l'ébauche de ce grandiose projet, un peu comme Léonard da Vinci a tracé un jour, au XVeme siècle, l'ébauche de l'avion à réaction, et il ne le savait pas.

Me rendormir fut, bien sûr, impossible. Je renonçai à l'anxyolitique qui aurait pu, sinon me sauver, au moins m'abrutir. Ce qui revient au même, il faut en convenir. Je contemplai longuement mon concept de commode bureau dans la sombreur glacée et la glacité sombre de ma nuit gâchée, et je me dis:

" Bois un calva"

bureau

 

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Commentaires
A
tu crois pas qu'on souffre bien assez deja comme ça ?
A
mais qui c'est toi ?
M
c'est moi !
N
C'est pas moi en tout cas. Je le jure sur les tables de la loi cheftalienne.
A
je vous hey incroyablement<br /> <br /> surtout toi natouche<br /> <br /> <br /> <br /> qui c'est moi ?
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