Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chroniques de la souffrance, haine et pizzas.
17 juin 2013

Jusqu'à demain peut-être...

Sans une dose d'antidépresseurs normalement réservée aux chevaux, je suis incapable de me projeter ne serait-ce que dans le lendemain. J'ai la certitude qu'il va se passer quelque chose qui fera que demain, à la même heure, je serai encore plus mal qu'aujourd'hui. Qu'il va se passer quelque chose d'atroce. Qu'avec un peu de chance, je n'y survivrai pas. Et qu'avec de la malchance, je serai encore là, pantelant et désarticulé mais debout. Encore debout.

Tout ça pour dire qu'avec ma dose massive d'antidépresseurs, c'est encore pire. Je peux penser à demain, je peux me projeter dans le futur. Mais, lorsque j'y pense, tout me semble ne pouvoir aller que plus mal qu'actuellement. Je ne sais pas trop comment le formuler en fait.

C'est votre vie, et elle s'achève minute après minute. (Chuck Palahniuk).

Voilà, dans cet esprit-là, mais pas encore totalement ça. J'ai la certitude que tout ce que je vis est bien. Et que ça ne peut qu'aller plus mal. Tout ce que j'aime, tout ce que je chéris finira immanquablement par disparaître. Tout ce qu'il me restera sera ma mémoire.

Parce que si tu réfléchis bien, ta vie tiens dans 3 cartons et une clé USB.

Ce qu'il faut que tu prennes en compte, dit-il, c'est l'éventualité que Dieu ne t'aime pas (Chuck Palahniuk)

Dieu te montre toujours, à un moment ou à un autre, ce qu'est le bonheur. Il te donne à vivre un de ces instants de grâce absolue, où le temps semble comme suspendu et où tu es serein. Un petit aperçu d'éternité, juste pour toi. Et juste pour mieux te l'enlever. Parce que ce moment, quel qu'il soit, tu ne pourras jamais le revivre. Il ne restera que là, dans ta mémoire, bien au chaud.

Parce que si tu réfléchis bien, tu n'as peut-être pas besoin de la totalité de la clé USB.

Sur une durée suffisamment longue, l’espérance de vie tombe, pour tout le monde, à zéro. (Chuck Palahniuk)

Pour moi, dans le futur, toutes les choses demeureront égales par ailleurs, mais en pire. Tout me fait flipper. Alors je profite. Enfin, je prends ce qu'il y a à prendre en me disant qu'un jour, ce sera terminé. La maison, le jardin, la femme de ménage, le boulot bien payé. Tout. Tu possèdes plein de choses que tu apprécies, mais ne t'inquiète pas, ça ne durera pas. Tu finiras par tout perdre.

Ma prof d'éco de seconde nous avait raconté une anecdote : ses parents avaient, avant la guerre, commencé à épargner pour s'acheter des meubles pour une chambre (à moins que ça n'ai été la cuisine, mais le sujet n'est pas là). Ils avaient épargné sous après sous. Survint la guerre. Et après la guerre, la totalité de leurs économies a servi à acheter... une cafetière. Parce que leur argent ne valait plus rien. Parce que si tu réfléchis bien, 3 cartons sont peut-être 2 de trop.

Alors, j'apprends et je me souviens. Parce que je serai peut-être encore vivant demain.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Chroniques de la souffrance, haine et pizzas.
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 24 448
Publicité