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Chroniques de la souffrance, haine et pizzas.
19 août 2013

Le jour où mon père s'est suicidé

Puisque la mode est à l'égalitarisme entre hommes et femmes, et puisque dans une note récente je vous parlais de ma mère, je vais vous parler de mon père. Vous allez voir, c'est rigolo. A l'époque de ce qui va suivre, je lui adressais encore la parole.

Tous les soirs, mon père venait se faire chercher au travail par son amie, avec laquelle il vivait depuis à peine moins de 10 ans. Les derniers temps, il lui parlait de mariage dans les îles, avec colliers de fleurs et vahinés souriantes. Un jeudi soir, mon père monte dans la voiture, attache sa ceinture, son amie démarre. Et là, il lui demande : « Est-ce que ça te dérangerait de m'héberger jusqu'à lundi ? J'ai trouvé un appartement mais je ne peux le prendre que lundi ». Grand prince, il lui a donc annoncé en face qu'il la quittait. Enfin, de profil. Mon père n'est pas très doué en face-à-face. Mais en face-à-profil ou en face-à-téléphone, il y arrive mieux.

Ainsi donc, mon père se retrouva seul. Enfin, pas tout à fait. Il avait trouvé une jeunette qui en avait après son fric ! En avoir après le fric de mon père, c'est un peu comme se mettre en ménage avec Ribéry pour le physique. Parce que l'argent est à mon père ce que Jeanne d'Arc fut à l'évêque Cauchon.

Avec cette pauvre fille, mon père rendait visite à ma sœur le dimanche midi (en fait, tous les dimanches jusqu'à ce que la pauvre créature au plaisir essoufflé se rende compte que ce n'était pas avec le fric de mon père qu'elle allait pouvoir survivre jusqu'au prochain versement de la CAF). Bref. Et mon père, tous les dimanches, apportait un poulet. Vous voulez savoir le plus drôle ? Ma sœur a horreur du poulet. Elle préfèrerait embrasser ce qui reste du Colonel Kadhafi plutôt que de manger du poulet. C'est vous dire si mon père s'intéressait à elle.

Bref, un samedi soir, alors que mon père était seul (celle qui n'avait pas souvent même une obole pour se frotter la chair et pour s'oindre l'épaule l'avait laissé tomber), ma sœur m'appelle en larmes ; notre père (qui pour son malheur et pour le nôtre n'était pas aux cieux) venait de lui envoyer un SMS d'adieu où il indiquait avoir pris des médicaments. Après ce SMS, il avait visiblement coupé son portable. J'appelle l'annuaire pour avoir le numéro de téléphone des pompiers de son lieu de résidence, je leur explique le truc (ils semblaient dubitatifs) et réussit à les convaincre d'aller sur place. 30 minutes après, ils me rappellent : mon père a ouvert la porte, leur a dit qu'on avait mal compris, qu'il dormait... Vous voulez connaître la meilleure de l'histoire ? Suite à ça, il a renvoyé un SMS à ma sœur, lui indiquant qu'il avait menti aux pompiers et qu'il avait effectivement pris quelque chose.

Bien entendu, le lendemain, il était en pleine forme. Frais et dispo, prêt à repartir.

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Commentaires
A
pareil mais plus que yael
Y
La fin m'a tuee. De rire, de nerfs, de haine, je sache plus.
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