Sea, sex , sun, pizza, falafel
En changement de vie, je crois bien que je suis nulle. Ne m'en veux pas de ne t'avoir rien dit. Je ne me l'étais même pas dit à moi-même, vois-tu. En chagement de vie, en renouveau printanier, en renaissance au diapason de moi-même qui serais ma meilleure amie, -c'te bonne blague-, je suis définitivement recalée. Je gère ça trop archaïque, en cerveau reptilien: une angoisse de mammifère acculée- j'ai dit Acculée, une brûlure permanente dans des entrailles glacées.
J'ai pas les bons maux, on dirait, les maladies génériques du XXI ème siècle, la déprime discrète et esthétique, avec le noir qui coule bien sagement des yeux, la sociopathie bien civile d'un chef d'entreprise , qui "en veut", ha non, j'ai pas ça, moi. Moi, ça implose de l'intérieur, ça me brûle, ça me dévaste, ça crie dedans. Mais bien sûr, il y a un endroit à ce terrible envers, un oligo-élèment dans l'étron: j'ai aimé pareil, dans le feu , souvent. J'ai joui terriblement, à me dévaster les neurones, et j'ai ri plus que tous ceux qui ont tellement peur de mes peines. Mais voilà, je ne confonds plus le bonheur et l'orgasme, et je ne cherche ni l'un ni l'autre. Alors cette dictature permanente de la joie et de la volonté, ça me fatigue, et je suis pas très bien equipée. Non, j'ai pas les bons maux , ni les bons mots, tu penses bien pour dire à quel point je me sens décalée. Quelle rigolade pour une diplômée de linguistique.
Je réalise pleinement mes limites maintenant qu'il n'y a plus rien à reprocher à l'autre, ce salaud qui me limiterait. Je les vois bien, les barbelés de ma névrose sociale, ce mur entre moi et mes semblables, cette impossibilté de parler.
Je suis nulle en humain, aussi, je crois bien.