RIEN

Un jour, j’ai lu dans un bouquin de Yasmina Reza, une phrase qui disait grosso modo que les mots ne montaient pas jusqu’où montait la musique. J’ai été d’accord. Ça n’a pas été facile d’être d’accord car les mots sont ma vie. J’aimerais pouvoir les utiliser, les agencer à la hauteur du bonheur qu’ils me procurent.

La musique a un accès direct, hors de tout concept. La nature et l’intensité du transport peuvent être identiques, mais pour l’un c’est comme s’il existait un raccourci.

Sinon à part ça, je suis allée à La Poste cet après-midi. C’est un évènement ici, vu qu’ils sont fermés depuis trois jours à cause d’un mouvement social. Je rigole, à cause de « mouvement social », mais je me sens pas la force de vous expliquer.

TROIS JOURS DE FERMETURE.

Est-ce que vous imaginez ce que trois jours de fermeture de bureaux de poste peuvent engendrer comme catastrophe ? En écrivant ça, je repense à ce film The One Million Dollar Hotel de Wim Wenders. Chais pas pourquoi.

Il n’y a que moi pour me réjouir de ces fermetures bureaux-de-postales car j’ai toujours craint et détesté recevoir et les appels téléphoniques et les lettres. Quand quelqu’un pense à moi, ça me fait flipper et par un hasard que je ne saurais expliquer, ceux qui pensent à moi sont exclusivement des « personnes morales », c'est-à-dire un groupement, un magma informe, une entité inhumaine à force d’humains.

Je n’aime pas l’humanité. Je n’aime pas la masse. J’aime les individus, ils sont si rares.

Et du coup, j’ai du bol (ceci est un message sponsorisé par Seroplex).

Comments

[yaelz1974]

'La musique a un accès direct, hors de tout concept. La nature et l’intensité du transport peuvent être identiques, mais pour l’un c’est comme s’il existait un raccourci.'



Superbement dit.

[absouille]

et byby c'est comme deux individus, en plus

(mouvement social, moi aussi je trouve ça hilarant)